Prof d’histoire-géo mariée à un politicien narcissique, Mariette est au bout du rouleau. Une provocation de trop et elle craque, envoyant valser un élève dans l’escalier. Mariette a franchi la ligne rouge. Millie, jeune secrétaire intérimaire, vit dans une solitude monacale. Mais un soir, son immeuble brûle. Elle tourne le dos aux flammes se jette dans le vide. Déserteur de l’armée, Monsieur Mike a fait de la rue son foyer. Installé tranquillement sous un porche, il ne s’attendait pas à ce que, ce matin, le « farfadet » et sa bande le passent à tabac. Au moment où Mariette, Millie et Mike heurtent le mur de leur existence, un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son Atelier les âmes cassées, et dont on dit qu’il fait des miracles. Mais peut-on vraiment se reconstruire sans affronter ses fantômes ? Avancer en se mentant et en mentant aux autres ? Ensemble, les locataires de l’Atelier vont devoir accepter leur part d’ombre, tandis que le mystérieux Jean tire les ficelles d’un jeu de plus en plus dangereux. « Un hymne aux rencontres qui donnent la force de se relever »
« L’atelier des miracles » est de ces romans qui se lisent avec un réel bonheur, un roman délicieux, bouleversant, si prenant qu’on ne peut s’en détacher et dont la lecture laisse son empreinte de douceur et de profonde humanité. Valérie Tong Cuong nous propose dans cet ouvrage un condensé d’existence fait de joies et de peines, dans lequel chacun peut se (re)trouver et puiser ce dont il a besoin pour tracer sa propre route.
Que se rassurent les allergiques aux romans trop lisses, trop prévisibles, qui débordent de bons sentiments et de fausse naïveté, ce n’est vraiment pas du tout le cas, comme pourrait le laisser penser le titre, dans « L’Atelier des Miracles ». Non, ce sont simplement, si l’on peut dire, les destins croisés de trois personnages, présentés dans un roman choral qui laisse la parole à chacun d’eux. Rien ne les prédestinait à se rencontrer, ni leurs âges, ni leurs milieux, ni leurs vies. Sauf qu’ils sont tous les trois malmenés par la vie, à bout de forces et d’illusions, arrivés à un point de rupture. Pour chacun, un événement grave va servir de détonateur pour faire voler en éclat leurs existences. Ils font alors la connaissance de Jean, le mystérieux directeur de « l’Atelier », une association qui a pour but de faire revivre les cas apparemment désespérés, ceux qui n’ont plus la force de continuer parce qu’ils ne trouvent plus de sens à leur vie.
Millie, Mariette, Monsieur Mike, chacun arrive au centre avec son vécu, ses douleurs, ses fantômes et ses failles, tout « ce qui pèse, ce qui enfonce, ce qui fracasse et ce qui empêche »… Sans jugement, sans angélisme, sans manichéisme, Valérie Tong Cuong nous offre les récits conjugués de ces vies brisées et de ces renaissances.
L’expression du mal-être de ces personnages est touchante parce qu’elle peut trouver une résonance en chacun d’entre nous, nous aider à oser une remise en question et à œuvrer pour créer notre vie, celle que profondément nous désirons.
Loin d’être stéréotypés, les personnages sont complexes, secrets, énigmatiques. Même Jean, le « bon samaritain », apparemment si sage, altruiste, dévoué, se révèlera plus sombre, et finalement lui-même en détresse et en quête de son propre bonheur.
Le message du roman est en apparence assez simple : notre vie ne dépend que de nous-même. Même si nous avons besoin des autres, de leur aide, celle-ci ne peut être que passagère. La main tendue est une sorte de transition qui doit mener à une prise de conscience personnelle. L’autre a le pouvoir de nous redonner la force et le courage de prendre du recul pour envisager de nouvelles possibilités, de nouveaux horizons, de nouveaux chemins à tracer mais au final, c’est à nous de prendre notre vie en mains, d’explorer nos potentialités, de surmonter les obstacles, autour de nous et en nous, d’assumer nos choix. C’est le prix de notre liberté : nous sommes chacun les responsables et les artisans de nos vies. Et de nos miracles.